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  • AVC : le Prozac réduirait le handicap

    Cet antidépresseur améliore la motricité après accident vasculaire cérébral. D'autres pistes sont également explorées.

     

    depecheproszac.jpgL'accident vasculaire cérébral (AVC) touche 130 000 personnes chaque année en France. C'est la première cause de handicap acquis dans notre pays. Des petits progrès dans la prévention et dans la prise en charge de la phase aiguë ont été faits. L'AVC se traduit par l'apparition brutale de déficits moteurs et/ou sensoriels, liés à l'arrêt d'irrigation sanguine d'un territoire du cerveau. Dans près de 80% des cas, il s'agit d'ischémie (un vaisseau cérébral se bouche) dans 20% des cas d'hémorragie.

     

    Comment améliorer la récupération du handicap, après un tel accident? Des chercheurs français publient aujourd'hui sur le site de la revue The Lancet Neurology des résultats très prometteurs qui révèlent qu'un traitement de trois mois par la fluoxétine (nom chimique du Prozac, un antidépresseur de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) après un AVC améliore la motricité et réduit le risque de dépendance. Ces recherches ouvrent des pistes thérapeutiques intéressantes et simples. D'autres voies innovantes sont explorées pour doper la récupération du cerveau après un AVC.

     

    Les scientifiques français se sont lancés dans cette recherche après avoir observé sur modèle animal que les antidépresseurs de la famille du Prozac avaient un effet neuroprotecteur sur le cerveau de souris présentant une ischémie cérébrale. Plusieurs observations dans la littérature scientifique au cours des dix dernières années suggéraient également un effet chez l'homme. En 2001, l'équipe du Pr François Chollet (chef du service de neurologie vasculaire à l'hôpital Purpan de Toulouse, directeur de recherche à l'Inserm), un des cosignataires de l'étude, a montré chez des malades qu'une dose unique de Prozac avait un effet sur la motricité et suractivait le cortex moteur. «Forts de ces données, nous avons décidé de tester ce médicament chez des malades tout de suite après un accident vasculaire cérébral», explique François Chollet.

     

    118 patients bénéficient d'un placebo 

    Avec plusieurs autres équipes de neurologie et d'imagerie, à Paris, Nantes, Dijon, Grenoble, Pontoise, un essai est lancé. Au total, 118 patients atteints d'AVC d'origine ischémique moins de dix jours après l'accident vont bénéficier pendant trois mois, après tirage au sort, soit d'un placebo (produit inactif), soit de 20 milligrammes de fluoxétine par jour (la dose habituelle pour ce médicament). L'état neurologique est évalué, avant le traitement et trois mois après, selon des échelles internationales parfaitement validées.

     

    Les résultats publiés aujourd'hui dans le Lancet Neurology sont très significatifs. «Les personnes ayant pris la fluoxétine ont une récupération neurologique supérieure à celles qui ont pris le placebo», assure le Pr François Chollet. Ainsi, selon l'échelle de motricité utilisée, les patients prenant la fluoxétine ont gagné 36 points en trois mois, alors que ceux n'ayant eu que le placebo n'ont progressé que de 24  points. Selon une autre échelle dite de Rankin évaluant le niveau de dépendance, il apparaît que 23 % des patients du groupe fluoxétine sont indépendants pour marcher au bout de trois mois contre 7% pour ceux n'ayant reçu que le placebo.

     

     

    Plasticité des neurones 

    Par quel biais cet antidépresseur serait-il efficace pour améliorer la récupération après AVC? «Il peut y avoir un effet stimulant sur l'humeur qui rend plus efficaces les séances de rééducation, répond le spécialiste. Mais il pourrait y avoir surtout un effet direct de la fluoxétine sur la plasticité des neurones.» Les professeurs  Robert Robinson et Harold Adams de l'université de l'Iowa estiment dans un éditorial que ces résultats ont des implications importantes en santé publique et soulèvent la question du traitement par de tels antidépresseurs de tous les malades atteints d'AVC. Faut-il des traitements plus longs? Que deviennent les patients traités à long terme? D'ores et déjà, les chercheurs affirment qu'un essai de plus grande envergure doit être lancé avec les médicaments de cette famille. La récupération cérébrale après AVC s'étale en général pendant au moins dix-huit mois, parfois même plus longtemps pour certains patients.

     

    Actuellement, pour améliorer la récupération, les efforts portent tout particulièrement sur la thrombolyse qui vise à dissoudre le «caillot» dans le cerveau, à condition d'être certain qu'il ne s'agit pas d'une hémorragie grâce à l'imagerie. Celle-ci doit être pratiquée moins de 4 h 30 après le début des symptômes. «Il y a aussi beaucoup de recherche actuellement dans l'AVC avec la stimulation magnétique transcranienne, avec des premiers résultats intéressants, précise le Pr  Pierre Amarenco, chef du centre d'accueil et de traitement des AVC (hôpital Bichat, Paris). Par ailleurs, nos travaux sur la souris publiés récemment dans Stroke indiquent que l'injection, dans les cinq heures après l'AVC, de HDL cholestérol humain réduit la mortalité et le volume cérébral ischémié de 70%.»

     

    Source: d'après le Figaro

  • Handicap et vie affective et sexuelle : création de l’association CH(S)OSE

    Parce que le CHS ose, l'association CH(S)OSE a été créée le 5 janvier 2011 à l'initiative du Collectif Handicaps et Sexualités (CHS).

     

    Cette association a pour objectif de militer en faveur d'un accès effectif à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, notamment à travers la création de services d'accompagnement sexuel.

     

    L'association souhaite fédérer des personnes morales et physiques (personnes en situation de handicap, professionnels, etc.) autour des orientations et des actions du CHS et soutenir la création de dispositifs associatifs ou publics concernant la vie affective et sexuelle des personnes majeures en situation de handicap.

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  • Les atouts du dossier médical personnel

    Le 05 janvier dernier, s'est tenu au ministère du Travail, de l'emploi et de la santé, la Conférence annuelle de l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (Asip Santé). En ce début d'année 2011, l'ordre du jour portait sur le déploiement du dossier médical personnel (DMP).

     

    À cette occasion, Christian Saout, Président du collectif inter associatif sur la santé, le Ciss, a fait le point sur les intérêts et les enjeux de cet outil de stockage des données sur internet. L'intégralité de l'intervention a été mise en ligne et est téléchargeable.

     

    Christian Saout souligne tout d'abord, les avantages du DMP. Son utilisation devrait à terme faciliter notamment les échanges d'informations entre les différents professionnels de santé (le traitement des pathologies revêtant de plus en plus un aspect pluridisciplinaire). Le dossier numérique devrait également apporter au patient une meilleure connaissance de sa santé, grâce à l'accès à l'ensemble de son dossier (aucun délai d'attente, centralisation des données...), lui permettant ainsi de ne plus être passif ou tenu à l'écart mais de devenir acteur de sa propre santé. Enfin, un autre de ses bénéfices porte sur la sécurité du malade. Les systèmes informatisés d'alertes en cas de contre-indication ou d'interaction médicamenteuse, la télésurveillance des paramètres biologiques et cliniques du malade sont autant d'atouts d'importance.

     

    Côté enjeux, Christian Saout s'est félicité de voir certaines précautions adoptées, comme le caractère facultatif du DMP, un identifiant national de santé (INS) indépendant (pas de liens avec d'autres fichiers), le droit au masquage et le droit d'accès aux traces (identification des personnes ayant consulté un dossier donné).

     

    Pour conclure, la voix du CISS a indiqué que certains écueils restaient à surmonter, tels que le besoin d'un outil de régulation du marché des produits de télésanté, la promotion du DMP ainsi que le bon respect des droits des usagers.