On ne verra malheureusement pas la belle Tanja Klewitz en France. La trentenaire qui pose sur des affiches en Belgique, façon Eva Herzigova en 1994, en soutien-gorge noir avec un « Regardez-moi dans les yeux, j’ai dis dans les yeux » a un métro d’avance. Si elle exhibe son décolleté comme la célèbre mannequin slave, c’est pour la cause du handicap.

C’est à peine si on le voit au premier coup d’œil, mais il manque un avant-bras au top-model belge, infographiste dans la vraie vie.

Faire évoluer les mentalités

« Elle travaille chez nous et a accepté de représenter notre campagne », explique Renaud Tockert, président de CAP48, sorte de Téléthon belge francophone qui récolte des fonds en faveur des handicapés et qui organise une soirée annuelle avec la RTBF. « Il n’est pas possible d’exporter son image en France car il s’agit d’appeler aux dons de nos conpatriotes. On a d’ailleurs des retours très favorables, le grand public trouve l’idée très forte. » L’agence Air a en effet trouvé une façon inédite d’aborder le sujet du handicap, et de la discrimination en général : sa pub est justement baptisée « Regard ».

Pour la petite histoire, Tanja Klewitz a nommé son bras « filtre à cons », autrement dit un détail anatomique qui permet de faire le tri entre ceux qui observent la différence comme une bizarrerie et les autres. En Belgique, une plainte a quand même été déposée auprès du jury d’éthique publicitaire, mais elle a très vite été rejetée. « Nous avons reçu beaucoup d’encouragements et on nous appelle de partout », souligne le porte-parole de CAP48.
Pour faire évoluer les mentalités en matière de handicap, la France manquerait-elle d’audace ? Pas sûr ! Même si elle a été moins remarquée, l’élection de Sophie Vouzelaud (dauphine à miss France 2007), malentendante, a contribué à aider les sourds. Jamel Debbouze, en 2009, a montré sa main droite handicapée dans un spot pour l’Agefiph, le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Un spot inscrit dans une campagne destinée à encourager l’embauche de personnels handicapés dans les petites entreprises.

Source: Le Parisien